La verrière de l’Agence centrale retrouve toute sa splendeur
Société Générale sublime son patrimoine architectural chargé d’histoire
Teintée d’art nouveau, l’agence centrale Société Générale, située au cœur de Paris au 29 boulevard Haussmann, est un chef d’œuvre architectural conçu au début du 20ème siècle par l’architecte Jacques Hermant. Sa verrière, créée par le maître verrier Jacques Galland et inscrite à l’Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques, constitue l’une des pièces maîtresses de ce bâtiment et vient de faire l’objet d’une rénovation. Véritable aventure architecturale, technique et humaine, ce projet d’envergure représente une grande fierté pour toutes les équipes qui ont contribué à cette réalisation.
Crédit photo : @vuedici
Un projet ambitieux aux dimensions pharaoniques
Dotée d’une coupole mesurant près de 18 mètres de diamètre et 27 mètres de hauteur, cette verrière est l’une des plus grandes de Paris. Cette rénovation, débutée en 2022 sur les parties basses, arches et médaillons, achève le travail de restauration entamé en 2011. Sur cette nouvelle et dernière phase, ce sont plus de 1 350 panneaux qui ont été rénovés, représentant près de 1 250 mètres carrés de vitraux.
Ce projet ambitieux a été réalisé en 3 ans et demi (deux ans d’études et 1 an et demi de travaux) grâce au concours d’entreprises aux compétences très spécifiques : un architecte du patrimoine, qualifié pour travailler sur les monuments historiques, des artisans d'exception, une équipe de maîtres verriers, de cordistes et d'électriciens.
Une organisation méthodique et hors du temps
L’excellence de ce projet réside dans l’organisation exemplaire dont les équipes ont fait preuve. Aussi, chaque panneau de la verrière a été méthodiquement déposé avec l’aide d’une équipe de cordistes pour être amené en atelier où il a été démonté, nettoyé, réparé (si nécessaire), repeint, puis remonté par les artisans verriers, avant d’être reposé sur site. En parallèle, la structure de la verrière a été entièrement nettoyée. L’ensemble des travaux sur site ont été effectués de nuit pour permettre une réouverture de l’agence tous les matins aux collaborateurs et aux clients. Un véritable challenge !
Ce patrimoine d’exception au cœur de Paris retrouve ainsi toute sa splendeur, et collaborateurs comme clients pourront continuer encore de longues années à s’émerveiller devant cette majestueuse verrière, témoin de l’histoire du groupe Société Générale, dont nul ne peut soupçonner l’existence avant d’entrer au 29 boulevard Haussmann !
Retrouvez en vidéo les coulisses de ce projet exceptionnel raconté par ceux qui ont permis cette très belle rénovation.
La verrière de l’Agence Centrale retrouve toute sa splendeur
Marie ROUSVOAL/Ateliers Duchemin vitraux/Directrice générale
C'est une aventure assez extraordinaire de participer finalement à cette restauration. D'une part parce que cette verrière est dans un bâtiment exceptionnel, qu'elle est très grande, très belle. Elle n'est pas excessive, elle est extrêmement décorative, elle était là pour amener de la lumière dans le décor. Et surtout, on participe à la protection d'un patrimoine que Société Générale s'engage à conserver en plus, à soutenir et à mettre en valeur.
Louis BRIERE/Ateliers Duchemin vitraux /Responsable technique
Ici, la difficulté, ce sont les accès. On évolue sur une coupole où il y a des vitraux partout, donc il ne faut pas marcher dessus. On est bien sûr encordés, mais il faut avoir un équilibre important. Et puis on est quand même à 25 mètres au-dessus du sol.
Marie ROUSVOAL/Ateliers Duchemin vitraux/Directrice générale
Tous les panneaux de la verrière qui sont extraits de la verrière passent en atelier où ils sont nettoyés, démontés, -les pièces cassées sont remplacées ou collées-, remontés, peints. Parce qu'il y a une petite spécificité, c'est que dans l'intrados, les plombs sont peints à l'or, donc la plombure est peinte à l'or et ensuite ils sont ré-emballés pour être emmenés sur site et reposer de nuit également. Ça veut dire que ça monopolise une équipe, des énergies et des contraintes pendant un temps long, sur une fabrication en continu. Là, on va faire que ça pendant six mois.
Louis BRIERE/Ateliers Duchemin vitraux /Responsable technique
Pour accéder au chantier, on a eu besoin d'une équipe de cordistes avec laquelle on arrive à bien s'entendre puisqu'ils nous secondent parfaitement au niveau sécurité bien sûr et au niveau également aide parce que la surface est très importante, donc on a besoin d'avoir également des bras pour pouvoir porter les vitraux, les acheminements des panneaux neufs.
Pour la restauration des vitraux, on a besoin de reprendre des cotes précises assez compliquées puisqu'il faut vraiment choisir l'emplacement précis pour prendre les cotes, puisque ce sont des formes oblongues qui n'ont pas d’angle droit. Donc c'est assez complexe.
Baptiste RIO/Colibri/Co-directeur général
La restauration des vitraux a nécessité de nombreuses opérations préalables avec le nettoyage de l'ensemble de la verrière. C'est une verrière qui n'a pas été nettoyée depuis une centaine d'années. L'ampleur de l'ouvrage a nécessité des installations de cordes extrêmement variées et complexes pour certaines zones afin de desservir l'ensemble des zones de la verrière. Le traitement a été total. Nous avons pu, par les techniques mises en œuvre, atteindre tout cet ouvrage et en découvrir le plus petit des détails, le plus petit des ornements.
Louis BRIERE/Ateliers Duchemin vitraux /Responsable technique
On est quand même assez fiers de travailler ce genre d'ouvrages qui est vraiment impressionnant. Dans une vie de travail dans le vitrail, on en fait quand même pas beaucoup. C'est assez valorisant.
Elodie DELANNOY/Société Générale/Direction de l’Immobilier Groupe/Chef de projets immobiliers
C'est quand même une grande fierté d'avoir pu travailler sur ce genre de monument historique. Mais aussi, il faut se dire que cette verrière n'a pas été restaurée depuis 110 ans. La verrière du 29 Haussmann a subi deux premières restaurations de la coupole en 2011 et 2014 et ici en 2022/2023, on s'est attelé à la restauration des parties basses, des arches et des médaillons de la verrière.
Il faut se dire que cette verrière est l'une des plus grandes verrières de Paris. La coupole fait 18 mètres de diamètre, 27 mètres de haut, donc on pourrait y apposer l'Obélisque de Louxor qui est actuellement sur la place de la Concorde. On pourrait le mettre sous la verrière. Sur cette phase, on a restauré plus de 1 350 panneaux, ce qui représente à peu près 1 250 mètres carrés. Ce chantier a été réalisé en trois ans et demi, donc deux ans d'études et un an et demi de travaux pur sur site. On a réalisé tous les travaux de nuit et, chaque matin, l'agence était réouverte aux collaborateurs et aux clients. Ça a été vraiment un gros challenge. Donc il a fallu s'entourer d'entreprises avec des compétences très spécifiques, un architecte qualifié pour travailler sur les monuments inscrits, des artisans d'exception, une équipe de maîtres verriers, une équipe de cordistes et une équipe d'électriciens. On a fait des découvertes assez énormes, on a nettoyé des éléments qu'on pensait sombres, en bronze.
Matthieu DUPONT/Colibri/Chef de chantier
Et quand on a commencé à les nettoyer, on voit que derrière c'est de la dorure. Et là on se dit c'est extraordinaire. C'est des feuilles d'or qui décorent la banque. Et en fait, après, à partir de là, ont été comme des enfants. C'était joli à voir.
Elodie DELANNOY/Société Générale/Direction de l’Immobilier Groupe/Chef de projets immobiliers
Ça a été une aventure technique, mais aussi une aventure humaine avec une très bonne cohésion avec les équipes chantier, entre les équipes chantier. C'est vraiment une fierté d'avoir pu travailler sur ce chantier. Dans une carrière, on ne va pas réaliser des restaurations de verrière d'une aussi grande ampleur, mais aussi tout simplement aussi majestueuses.