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Quand l’histoire s’invite dans le présent !

Publié le 03/12/2019

Depuis sa fondation sous le Second Empire, Société Générale a marqué de son empreinte le paysage urbain. Jusqu’à laisser des vestiges de son passage dans des lieux inattendus…

Un internaute nous a récemment interpellé pour nous signaler une découverte insolite. Au détour d’une promenade au cœur de Paris, à l’angle de la rue du Bac et de la rue de Lille, il a aperçu les vestiges d’une agence bancaire Société Générale mise à jour par les travaux de réfection d’un commerce. Il s’agit en l’occurrence d’une enseigne datant de la fin du 19e siècle sur laquelle on peut découvrir la gamme des services proposés à la clientèle, en particulier des coffres-forts.

Les archives historiques du Groupe nous permettent d’en savoir davantage sur l’origine de cette pièce. L’adresse correspond à l’emplacement d’un des premiers guichets fondés par la Banque dans la capitale. Selon la déclinaison alphabétique d’usage à l’époque pour désigner les succursales parisiennes, l’agence D a été créée en vertu d’une décision du conseil d’administration en date du 28 février 1865, soit moins d’un an après la fondation de Société Générale par un groupe d’entrepreneurs et de financiers. Sa localisation est caractéristique des choix opérés alors par la direction en matière immobilière. La préférence est donnée à des immeubles d’angle en pierre de taille élevés sur les places, les boulevards, les avenues, précisément là sont réunis les grands pôles d’activité du tissu urbain.

Au contact direct de l’épargnant et de l’investisseur, la Banque apporte sa touche personnelle. La dénomination sociale s’affiche aux frontons ou sur la devanture en grosses capitales ou en lettres dorées, tout comme le capital qu’on est obligé de faire évoluer progressivement en raison du volume croissant des opérations. Placées de chaque côté de l’entrée, des plaques de marbre comparables à celle repérée ici par notre internaute annoncent les services proposés par l’établissement (virement de fonds, recouvrement d’effets de commerce, placement de titres, transmission d’ordres de bourse, coffres-forts etc). Des colonnes de fonte permettent de larges ouvertures qui ouvrent le rez-de-chaussée et laissent pénétrer la lumière. Les façades sont en bois peint et occupées par des vitres de plus de deux mètres de haut au travers desquelles la lumière passe tout en masquant la vue de l’intérieur aux passants. Enfin, des affiches reprenant les lettres SG entrelacées énumèrent les différents placements proposés à la clientèle. Dans certaines agences, des grooms, entre autres tâches, sont préposés à l’accueil.

En janvier 1910, la crue de la Seine oblige l’agence D à fermer provisoirement ses portes. Le personnel recourt à des pompes et met en place des murets de protection pour conjurer la catastrophe. Pendant l’entre-deux-guerres, la succursale est l’une des plus actives de la région parisienne pour recevoir les dépôts de la clientèle. En juillet 1941, à la faveur d’une opération immobilière, elle est déplacée au 199 bis boulevard Saint-Germain, non loin de son emplacement initial, pour devenir l’agence Paris Saint-Thomas d’Aquin.