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Il était une fois… des tournois d’anthologie (1987-1999)

Publié le 25/07/2023
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Il était une fois… des tournois d’anthologie (1987-1999)

En amont du lancement de la Coupe du Monde de Rugby, le 8 septembre prochain, nous vous invitons à plonger, ou replonger, dans les petites et grandes histoires de ce sport « de gentlemen ». Vous êtes prêts ? Alors, coup d’envoi !  Aujourd’hui, si vous révisiez vos « classiques » ? Première partie avec les tournois qui se sont déroulés entre 1987 et 1999.

 

1987 : un accouchement difficile

La Coupe du Monde de Rugby aura mis 40 ans à voir le jour. Dès 1947, inspirés par le succès du mondial de foot, les Français évoquent en effet l'idée d'organiser une compétition planétaire de rugby. Mais les Britanniques refusent catégoriquement, désireux de garder les valeurs d'amateurisme. Poussée par la France, l'Australie et la Nouvelle-Zélande, l'idée sera débattue à maintes reprises, jusqu'au congrès de Paris en 1985 où l'Angleterre et le pays de Galles font enfin basculer le vote. La première Coupe du Monde de Rugby est donc organisée en 1987 en Australie et en Nouvelle-Zélande sans l'Afrique du Sud, exclue à cause de l'apartheid. Les All Blacks s'imposent en finale face à la France de Serge Blanco.

1991 : la France se saborde

Quatre ans plus tard, ce sont les pays du Tournoi des Cinq Nations (Angleterre, Écosse, Irlande, Pays de Galles et France) qui se partagent l'organisation de la compétition. Le XV de France fait partie des favoris mais va vivre un scénario cauchemardesque. En coulisses, déjà, le climat est délétère : la guerre pour la succession d'Albert Ferrasse à la tête de la fédération française fait rage et personne ne s'occupe vraiment de la préparation à la Coupe du Monde. Pire, le duo d'entraîneurs Daniel Dubroca-Jean Trillo ne s'entend pas du tout et s'écharpe sur le choix de joueurs, le premier écartant notamment les Béglais (Simon, Moscato, Gimbert) de la liste sans en avertir le second ! Le premier tour se passe pourtant sans encombre, mais les Bleus vont tomber dans le piège tendu par l'Angleterre en quart de finale au Parc des Princes, après un nouvel épisode ubuesque. La veille, les joueurs menacent en effet de faire grève pour une histoire de prime. En vain, ils sont sèchement rabroués par le président Ferrasse. Sur le terrain, le plan anglais anti Blanco, d'une rare violence, fonctionne à merveille et les Français ne trouvent pas de solutions, s'énervent, sortent du match. C'est l'Australie qui sera sacrée quinze jours plus tard en battant l'Angleterre en finale.

1995 : l'Histoire est en marche

La troisième Coupe du Monde dépasse largement le cadre du rugby. Elle a lieu en Afrique du Sud, enfin autorisée à y participer après la fin de l'apartheid en 1991. Le nouveau président Nelson Mandela comprend vite qu'il doit se servir de cet événement pour unir le pays derrière les Springboks et montrer au reste du monde que son rêve de nation arc-en-ciel n'est pas utopique. Il impose un joueur noir dans l'équipe (Chester Williams) et va soutenir sans limite les hommes de François Pienaar. Le reste appartient à l'histoire, parfois à la légende, avec cette demi-finale contre la France jouée malgré le déluge de Durban, et la finale gagnée par l'Afrique du sud après qu'une mystérieuse intoxication alimentaire a mis sur le flanc la moitié des favoris Néo-Zélandais la veille du match.

1999 : l'exploit de Twickenham

C'est peut-être le plus grand match de l'histoire de la Coupe du Monde de Rugby. Le 31 octobre 1999, la France défie les invincibles All Blacks à Twickenham en demi-finale. On leur promet l'enfer, et le début de rencontre y ressemble fort, avec deux essais de l'autobus Jonah Lomu, première star planétaire du rugby, qui envoie valser les défenseurs français comme des quilles de bowling. 24-10 à la 45e minute. Mais les Bleus ne craquent pas, restent concentrés sur leur plan de jeu et entament une remontée fantastique menée par des joueurs au sommet de leur art (Galthié, Lamaison, Magne, Ibanez, Dominici, N'Tamack, etc.). 33-0 en 30 minutes, et des Néo-Zélandais complétement sonnés, renversés par l'enthousiasme et la fougue des Français qui signent l'un des plus grand exploit du sport national pour s'imposer finalement 43-31, leur plus large victoire contre les All Blacks. Malheureusement ils n'arriveront pas à rééditer l'exploit en finale, battus par l'Australie. 

Source : Archives historiques