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La musique de chambre, art de la rencontre

Publié le 08/07/2024
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La musique de chambre, art de la rencontre

La tournée des jeunes d’Un Été en France a été au fil des éditions, l’occasion de nouer de solides amitiés professionnelles. L’édition 2024 se poursuit avec des artistes qui ont « transformé l’essai » et créé des duos de musique de chambre. 

On appelle « musique de chambre », le répertoire classique composé pour une poignée d’instruments. Ce sont souvent des duos ou des trios pour partager la musique entre amis, un répertoire de l’intime dont les compositeurs se saisissent pour évoquer ce qu’il y a de plus profondément enfoui en eux. Pour les interprètes, c’est surtout l’occasion de montrer des qualités humaines en plus des qualités d’interprètes. Anastasia Rizikov, pianiste qui revient pour l’édition 2024 d’Un Été en France, le confirme : « En musique de chambre, on doit sans cesse être à l’écoute les uns des autres. C’est très important de savoir s’entendre, dans tous les sens du terme ! »

La découverte de l’autre

Pour Anastasia Rizikov et la violoncelliste Lisa Strauss, le retour sur la scène d’un Été en France a une saveur particulière. Depuis leur participation aux éditions précédentes (2021 et 2023), les deux amies se sont retrouvées autour d’un projet commun : le duo Shum, qui a acquis une solide expérience grâce à de nombreux concerts, en France et en Europe. Un parcours couronné cette année par l’enregistrement d’un disque qui vient de paraître. « Avec Lisa, on s’est rencontrées en 2022 parce que nous étions toutes deux lauréates de la fondation Gautier Capuçon, et on ne s’est jamais quittées depuis » raconte Anastasia Rizikov.

Anastasia Rizikov et Lisa Strauss

Anastasia Rizikov et Lisa Strauss (© GrzesiekMart)

Au-delà de l’expérience d’une tournée de concert qui les prépare à la vie de musiciens et musiciennes professionnels, Un Été en France est donc l’occasion de faire des rencontres dans un autre contexte que celui des classes de musique de chambre des conservatoires supérieurs. « C’est un peu comme une académie ou un stage d’été, dans le sens où on se retrouve là sans avoir jamais joué ensemble, parfois même sans se connaître. On est tout le temps ensemble, alors forcément les affinités se créent », analyse Lisa Strauss.

Même petite musique pour Cassie Martin et Camille Théveneau, lauréates de l’édition 2022. « Un Été en France ? C’est là que beaucoup de choses ont commencé pour moi. Ils ont eu la bonne idée de me mettre, moi guitariste, avec une violoniste, et c’était Camille ! Nous avons constaté que les timbres de nos instruments et notre façon de jouer étaient très complémentaires. Alors nous avons voulu continuer à nous voir après la tournée, et maintenant nous faisons plein de concerts ensemble ! » raconte Cassie Martin. Et d’ajouter : « Au conservatoire, on ne se serait probablement jamais croisées, parce que la guitare n’est pas vraiment associée aux projets de musique de chambre. » 

Cassie Martin et Camille Théveneau

Cassie Martin et Camille Théveneau

En effet, la guitare classique est à part, un instrument qu’on retrouve peu dans les programmations des grands festivals de musique de chambre. « Notre monde fonctionne un peu en entre-soi, avec des festivals 100 % guitare. On se mélange rarement », déplore Cassie Martin. « Mais avec des scènes comme celle-ci, on a l’occasion d’être dans la lumière et de participer plus activement au monde classique. Personnellement, c’est un tremplin qui m’a donné de la force pour convaincre les directions des festivals que mon instrument avait une place dans leur programmation. » Pour appuyer son propos, la jeune guitariste convoque Frédéric Chopin qui a dit : « Il n’y a rien de plus beau qu’une guitare, sauf peut-être…deux guitares ». 

Kim Bernard et Toma Bervetski

Kim Bernard et Toma Bervetski  

Pour Kim Bernard, pianiste et Toma Bervetski, violoniste, également à l’affiche de l’édition 2024, l’expérience offerte par Un Été en France aura répondu à l’objectif de leur servir de tremplin. L’un comme l’autre développent un beau début carrière et se réjouissent de côtoyer à nouveau Gautier Capuçon. « Observer comment travail un tel artiste, précise Kim, est un exemple de gestion autant sur le plan artistique et pour toutes les petites choses que nous n’apprenons pas en conservatoire. »