Dialogue et transparence
Position de Société Générale en réaction au rapport d'Oxfam
22/10/2021
Nous regrettons l’opposition systématique et la méthodologie biaisée d’OXFAM. Ce rapport ne prend pas en compte de façon objective les avancées concrètes réalisées par Société Générale qui est activement engagée à accompagner ses clients de façon volontariste et responsable dans cette transition écologique visant la neutralité carbone globale d’ici 2050. Le Groupe se fixe des objectifs intermédiaires pour à la fois réduire les activités les plus émettrices de CO² et développer les énergies renouvelables. Après avoir bien progressé dans son désengagement complet du charbon en 2030-2040, ainsi que dans son objectif de réduction de 10 % de l’exposition à l’extraction du pétrole et du gaz d’ici 2025, le Groupe accélère en liaison avec les autres banques françaises pour réduire son exposition aux activités notamment liées au pétrole et gaz de schiste.
Nous avons lu avec attention le nouveau rapport OXFAM sur l’empreinte carbone des banques. Nous déplorons qu’une fois de plus ce rapport ne prenne pas en compte les avancées majeures du secteur bancaire et des entreprises qu’il accompagne en matière de transition écologique. Le secteur bancaire français s’est imposé comme un leader dans la finance verte, reconnu notamment par les agences de notation extra-financières.
Société Générale s’est déjà engagé à atteindre les objectifs définis par l’Accord de Paris. Depuis 2015, le Groupe a de façon répétée précisé et renforcé ses mesures pour réduire son exposition aux secteurs les plus émetteurs et soutenir le développement des énergies renouvelables. Ces derniers mois, les engagements se sont accélérés démontrant la contribution concrète de Société Générale aux ambitions collectives sur la transition énergétique.
Société Générale a contribué à fonder en avril dernier la Net Zero Banking Alliance. A travers cette alliance, le Groupe s’est engagé à viser la neutralité carbone dans tous ses portefeuilles d’ici 2050 ; nous traitons en priorité les portefeuilles les plus émetteurs de CO² en nous attachant à définir des objectifs d’alignement intermédiaires et en accompagnant nos clients de façon volontariste et responsable dans leur transition.
Cet alignement progressif des activités économiques avec des trajectoires permettant la limitation du réchauffement climatique est un enjeu crucial qui mérite le recours à des approches transparentes pour mesurer et piloter les impacts. C’est le sens là aussi des efforts engagés par Société Générale, avec quatre autre banques européennes dans le cadre de l’accord de Katowice, qui a permis de définir une méthodologie robuste, dynamique et applicable dans tous les secteurs - cf. création d’un outil de mesure des portefeuilles de crédit open source basé sur la méthodologie PACTA for Banks du Think tank 2 Degrees Investing Initiative.
Le secteur financier intervient en support d'une économie certes encore très largement carbonée, il n'est ainsi pas surprenant que le scope 3 d'une banque avec un modèle diversifié et intégré puisse encore paraître important. De plus, les mesures d’émissions de CO² associées aux activités bancaires ne reflètent en rien la logique d’accompagnement de nos clients dans leur transition dans laquelle nous sommes engagés.
Une analyse pertinente de l’action du Groupe ne devrait donc pas se focaliser sur ces émissions scope3 mais bien sur l’alignement des portefeuilles à un rythme acceptable au regard des scénarios climatiques, sur sa capacité à soutenir la transition énergétique de ses clients les plus carbonés, et en conscience des impacts sociaux que génère cette transition.
Société Générale vient d’annoncer le renforcement de ses engagements en portant ses efforts de réduction d’exposition à l’ensemble des pétroles et gaz de schiste, sables bitumineux, pétroles en Arctique, pétroles en Amazonie équatorienne, pétroles bruts extra-lourds, pour les pure players upstream et les acteur diversifiés.
Nous avons une des politiques sur le charbon thermique les plus strictes du secteur bancaire pour assurer notre retrait de l’industrie du charbon en 2030 dans les pays de l’Union européenne et de l’OCDE, et en 2040 dans le reste du monde. Société Générale est une des premières banques mondiales à annoncer un objectif concret et à court terme de réduction de 10 % d’ici 2025 de son exposition globale au secteur de l’extraction du pétrole et du gaz. Nous sommes en avance sur notre objectif de contribution à la transition énergétique à hauteur de 120 milliards d’euros entre 2019 et 2023.
Pour atteindre l’objectif ambitieux et nécessaire de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C, la RSE est bel et bien un pilier central de la stratégie du groupe Société Générale, et au cœur de ses métiers.
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Nous avons pris connaissance du nouveau rapport ONG dont nous contestons fermement les conclusions, basées sur une méthodologie biaisée (chiffres et périmètres d’analyse inexacts), et l’approche sensationnaliste et contre-productive.
Le sujet de la transition énergétique requiert toute notre attention et tout notre sérieux. Société Générale construit depuis une dizaine d’années un cadre de gestion des risques climatiques qui est détaillé dans le rapport Climat. Ce rapport étudie les risques financiers découlant de la transition et des changements climatiques d’une part, et l’impact des activités financières sur le climat d’autre part. Il est tout simplement faux de laisser penser que les risques climatiques ne sont pas pris en compte aujourd’hui.
Notre approche se veut progressive et responsable :
- Il s’agit d’accompagner nos clients entreprises dans leur propre transition énergétique. A ce titre, Société Générale est classé au deuxième rang du financement des énergies renouvelables selon IJ Global et s’est fixé comme objectif de contribuer à lever 120 milliards d’euros entre 2019 et 2023.
- Il s’agit de piloter nos portefeuilles de financement en accord avec les objectifs de l’Accord de Paris avec des indicateurs et objectifs précis. Pour le secteur de l’énergie, ces indicateurs intègrent notamment un indicateur de suivi de l’exposition au secteur de l’extraction du pétrole et du gaz, assorti d’un objectif de réduction de 10 % d’ici à 2025 (plus contraignant que le scénario SDS 2020 de l’AIE), ainsi qu’un indicateur de suivi de l’exposition au secteur du charbon thermique avec l’objectif d’une exposition nulle au plus tard en 2030 pour les entreprises ayant des actifs d’extraction ou de production d’électricité dans les pays de l’UE et de l’OCDE, et 2040 ailleurs.
- Il s’agit enfin de travailler de manière transparente et en lien avec tous les acteurs du secteur bancaire, les régulateurs, les superviseurs, les acteurs académiques et l’ensemble de la société civile pour proposer et disposer de méthodologies partagées. En Europe, le cadre créé pour la finance durable est particulièrement exigeant et Société Générale répond de manière proactive à toutes les sollicitation ou consultations qui contribuent à accélérer la démarche. Le Groupe a ainsi été volontaire pour participer en 2020 aux deux exercices exploratoires d’analyse de scénarios climatiques organisés par l’Autorité Bancaire Européenne (EBA) et l’Autorité de contrôle prudentiel (ACPR) française.
Sur le fond, concernant la méthodologie et les résultats qui en découlent, l’approche ne tient pas compte de la sélectivité de nos portefeuilles sectoriels, ni de la stratégie de transition des entreprises clientes, qui sont précisément les points différenciant sur lesquels Société Générale intervient dans une démarche réaliste et concrète de transition.
Nous contestons par ailleurs le principe même de comparer en un seul indicateur des informations de nature très différente que sont le montant de fonds propres et l’exposition brute, et d’en tirer des conclusions sur la solidité financière de notre établissement.Nous avons pleinement conscience de la responsabilité et du rôle à jouer par le secteur bancaire. La transition énergétique est au cœur des ambitions stratégiques de Société Générale.
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Société Générale est pleinement engagé dans la transition énergétique dans les différents marchés dans lesquels le Groupe intervient. Face au facteur de risques que constitue le changement climatique dans les décennies qui viennent, le Groupe est attaché à accompagner les gouvernements et les acteurs du secteur énergétique dans le développement de solutions bas carbone. La filière éolienne participe à cette nécessaire évolution.
En France, l’action du Groupe s’inscrit dans les objectifs fixés par la Loi de transition écologique et la Programmation pluriannuelle de l’énergie. Attentifs aux débats actuels, nous avons noté la création récente d’un groupe de travail par le ministère de la Transition écologique et solidaire visant à un développement harmonieux de l’éolien, en termes de maîtrise des risques et nuisances, d’analyse paysagère des dossiers éoliens et de répartition équilibrée des projets éoliens sur le territoire.
Les acteurs de la filière éolienne que nous accompagnons font l’objet, comme nos autres clients, d’un ensemble de due diligences financière, en matière de conformité et de réputation afin de s’assurer qu’ils répondent aux critères du Groupe.
En outre, lorsque Société Générale intervient (en conseil ou financement) pour soutenir un projet entrant dans le périmètre des Principes de l’Equateur* , le Groupe conduit une revue des impacts potentiels sur le plan environnemental et social (E&S) associés au projet.
Société Générale dispose enfin d’une politique E&S Biodiversité qui précise le cadre qu’elle applique en la matière.
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Ensemble, disons oui aux solutions et non aux excès
A l’heure de la fin de la COP 24, où le sujet de l’urgence climatique et de la soutenabilité de la transition énergétique est au cœur de l’actualité en France et dans le reste du monde, sommes-nous vraiment dans deux camps opposés ?Société Générale est l’allié de tous ceux qui s’engagent pour le climat avec des actions concrètes
Société Générale est convaincu de l’urgence et poursuit l’objectif collectif de limiter le réchauffement climatique en-dessous des 2°C. Nous avons pris des mesures concrètes dès 2015. Nous sommes aux côtés de nos clients, particuliers et entreprises pour les aider à réussir leur transition énergétique. Nous finançons massivement les énergies renouvelables, avec 100 milliards mobilisés entre 2016 et 2020 dans la transition énergétique. Nous avons arrêté tout financement dédié au charbon, au pétrole issu des sables bitumineux ou extrait en Arctique. Nous allons continuer de piloter nos activités en ligne avec des scénarios de transition responsables et dans une démarche proactive de progrès continu.Nous disons stop aux excès, aux agressions et aux mises en scène qui font de nos salariés des boucs émissaires.
Nous ne pouvons pas accepter que les excès et la violence se banalisent à l’encontre de nos collaborateurs. Nous disons oui au dialogue et non aux provocations et aux agressions ! Cette manifestation du vendredi 14 décembre à l’Agence Centrale à Paris intervient après plusieurs mois d’opérations de dénigrement menées sur le terrain dans les agences en France prenant à partie les collaborateurs de Société Générale. Rien ne justifie de mettre en danger la réputation et la sécurité de nos collaborateurs, en les livrant en pâture aux médias sociaux et en transformant leur lieu de travail en une scène de spectacle. L’excès engendre l’excès et nous fait perdre du temps en nous divisant et au lieu de chercher ensemble des solutions réalistes à un problème complexe. Propager des informations exagérées, simplistes ou franchement erronées, c’est recourir aux mêmes méthodes que les climatosceptiques. Restons sur le dialogue constructif.Nous voulons travailler ensemble pour accélérer une transition énergétique réaliste au bénéfice de tous.
C’est parce que nous sommes conscients de l’importance des multiples enjeux que nous rejetons les postures dogmatiques et les tentations de “Grand Soir”. Les énergies renouvelables mettront des années à être en capacité de remplacer l’énergie fossile. Pas parce que nous ne les finançons pas, mais notamment parce que l’énergie produite, qui dépend très souvent de paramètres climatiques, ne peut pas être encore stockée ou transportée à grande échelle. Rejeter en bloc les énergies fossiles n’est donc pas réaliste. Si la réduction du charbon est bien pour nous tous la priorité n°1, le gaz, y compris le gaz de schiste, est une énergie de transition nécessaire. Lorsqu’il est extrait et suivi dans le respect de normes environnementales strictes, le gaz de schiste américain est utile à la transition énergétique parce qu’il permet d’accélérer la sortie du charbon, une priorité aux Etats-Unis et surtout en Asie, notamment en Chine et en Inde, où la demande énergétique est en croissance pour assurer une croissance indispensable à la stabilité politique et sociale des économies. Le réalisme, c’est d’arriver à concilier urgence climatique et besoins légitimes de croissance économique mondiale, notamment des pays en développement. Le réalisme, c’est aussi savoir écouter et s’adapter. Après de nombreux échanges constructifs avec l’ONG les Amis de la Terre, nous avons pris la décision d’exclure tout financement direct d’importations de gaz de schiste américain en France ; nous évaluerons notre soutien concret au projet Rio Grande au Texas, qui n’en est qu’à un stade d’études, d’ici le 1er semestre 2019, et ce soutien sera conditionné au strict respect de nos politiques environnementales et sociales. La transition énergétique ne sera efficace et acceptable que si elle appréhende de manière globale et juste socialement les exigences d’une croissance équilibrée et durable au profit de l’ensemble des citoyens de notre planète.#PourLeClimat