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RAPPORT_ANNUEL_2014-2015

SOCIÉTÉ GÉNÉRALE 2014-2015 I 13 devraient contribuer à soutenir la croissance. Toutefois, le processus de désendettement et de rééquilibrage de l’économie mondiale n’est pas achevé et va continuer de peser sur la croissance. POLITIQUE MONÉTAIRE ET SOUTIEN À L’ÉCONOMIE Après les États-Unis, la zone euro s’est engagée début 2015 dans une politique monétaire d’assouplissement quantitatif (quantitative easing en anglais). Version moderne de la planche à billets, cette politique consiste à injecter massivement des liquidités dans les marchés en achetant de grandes quantités de titres, principalement des emprunts d’État. Dans un contexte où l’inflation n’a jamais été aussi faible (les prix ont même reculé de 0,2 % sur un an en décembre 2014 dans la zone euro), elle vise à éviter que les économies européennes ne s’installent dans la déflation. L’objectif de la BCE, en achetant massivement des dettes publiques, est de maintenir des coûts de financement ultra bas, de faire monter les prix des actifs (effet de richesse), de favoriser un taux de change de l’euro plus faible et de faire remonter les anticipations d’inflation. Cette politique, qui a surtout bénéficié jusqu’à présent aux marchés financiers, devrait avoir dans un second temps un effet positif sur l’économie réelle. En contrepartie, elle fausse la formation du prix des actifs, qui n’est plus régi par les arbitrages habituels entre rendement et risque. En outre, elle conduit à des taux d’intérêt proches de zéro, voire négatifs, qui, s’ils perduraient, entraîneraient des distorsions sur les marchés d’épargne et dans les bilans des institutions financières. Par ailleurs, du fait de leur caractère inédit, de telles politiques monétaires soulèvent de larges incertitudes quant à leurs effets à long terme et sur la façon dont les banques centrales et les économies en sortiront. APRÈS L’UNION MONÉTAIRE, L’UNION BANCAIRE Avec la crise financière puis celle de la dette de la zone euro, il est apparu clairement que pour des pays partageant la même monnaie, une intégration plus poussée de leurs systèmes bancaires était indispensable. D’où la création de l’Union bancaire, qui a franchi un pas décisif en 2014 avec l’entrée en vigueur du Mécanisme de surveillance unique (MSU), par lequel la BCE contrôle désormais directement les principales banques de la zone euro. La mise en place de cette supervision unique a été précédée par un exercice d’évaluation d’une ampleur inédite (130 banques dans 19 pays), fondé sur l’examen de la qualité des actifs et sur des tests de résistance (stress tests). Dans le prolongement du MSU, un Mécanisme de résolution unique, doté d’un Fonds de résolution unique, entrera en vigueur en 2016 et dotera la zone euro des outils nécessaires à la gestion ordonnée d’éventuelles crises bancaires, afin d’assurer durablement la stabilité du secteur au service du financement de l’économie. À terme, un troisième pilier de l’Union bancaire sera constitué par un système unique de garantie des dépôts, amené à se substituer aux actuels dispositifs nationaux. Mise en place en moins de trois ans, l’Union bancaire complète l’Union monétaire et aide à progresser vers une véritable union économique. Elle renforce la robustesse du système bancaire de la zone euro et rompt le cercle vicieux entre risques souverain et bancaire au niveau national. Ce processus va se poursuivre avec l’Union des marchés de capitaux, dont le projet vient d’être lancé par la nouvelle Commission. Les réflexions sur la création d’une capacité budgétaire commune vont dans le même sens. Enfin, la dynamique de croissance en Europe pourrait être alimentée à moyen terme par une plus grande intégration des politiques dans des secteurs comme l’énergie ou les télécommunications, ainsi que par des programmes d’investissements communs dans les infrastructures, à l’exemple du « plan Juncker ». “L’UNION BANCAIRE RENFORCE LA ROBUSTESSE DU SYSTÈME BANCAIRE DE LA ZONE EURO ET ROMPT LE CERCLE VICIEUX ENTRE RISQUES SOUVERAIN ET BANCAIRE AU NIVEAU NATIONAL” 1 AN 2 ANS 3 ANS 4 ANS 5 ANS 0,4 0,2 0 -0,2 -0,4 -0,6 6 ANS -0,8 7 ANS 8 ANS 9 ANS 10 ANS EMPRUNT D’ÉTAT (RENDEMENT À MATURITÉ, 7 AVRIL 2015) France Allemagne Suisse www.societegenerale.com/ etudes-economiques ENVIRON D’ENCOURS D’OBLIGATIONS ÉMISES PAR LES ÉTATS AFFICHANT DES TAUX DE RENDEMENT NÉGATIFS


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