Comment Société Générale a participé à la construction de la Dame de Fer

Publié le 28/06/2024
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Comment Société Générale a participé à la construction de la Dame de Fer

Depuis son origine, Société Générale accompagne les grands chantiers de l'industrie et se montre ouverte aux progrès technologiques. Avec, pour la postérité, un financement des plus innovants dans le cas de la construction de la tour Eiffel, qui fête ses 137 ans cette année !

En juin 1886, un comité de spécialistes choisit le projet de Gustave Eiffel pour relever un défi de taille : construire la tour la plus haute du monde à l'occasion de l'Exposition universelle qui doit se tenir à Paris trois ans plus tard. Il s'agit, dans l'esprit des organisateurs de la manifestation, de faire étalage du savoir-faire industriel français et d'élever un monument à la gloire de la « Ville lumière ». Sans tarder, Eiffel se lance dans des travaux titanesques. 

En janvier 1887, l'État et la Ville de Paris apportent leur concours en lui accordant des droits pour la construction et l'exploitation de la tour sur le Champ de Mars. À cet effet, ils lui octroient une subvention de 1 500 000 francs. Or, très vite, la somme ne permet pas à Eiffel de couvrir le coût total de la construction. Il craint de ne pouvoir honorer ses engagements et livrer la tour à temps…

Dans une véritable course contre la montre, l'ingénieur français se hâte de fonder la Société de la tour Eiffel, qui est à la fois une entreprise d'exploitation du futur monument et son support de financement. La construction a alors atteint le deuxième étage. Or, faute de ressources financières, les travaux sont quasiment à l'arrêt. C'est alors qu'un consortium de trois établissements bancaires, au premier rang duquel figure Société Générale, envisage de lui venir en aide. À cela, rien de surprenant. Depuis sa fondation en 1864, la Banque se conçoit comme un outil de modernisation de l'économie et s'est fait une spécialité d'épauler les firmes industrielles.

Suivant une politique volontariste, toujours ouverte aux innovations, elle s'applique à contribuer au financement des projets phares de son temps (lignes ferroviaires, canaux, chantiers navals, etc.). Mais l'opération n'en reste pas moins difficile à mettre en pratique. Grâce à son expertise en la matière, Société Générale finit par trouver une solution sur mesure, totalement adaptée aux besoins de Gustave Eiffel. 
 

Attardez-vous au premier étage

Joseph-Eugène Schneider, père fondateur de Société Générale, fait partie des 72 savants, ingénieurs ou industriels français dont le nom est inscrit en lettres d’or sur la structure extérieure du premier étage de la tour Eiffel. 

Un pavillon Société Générale au pied de la tour Eiffel en 1900

Le consortium participe à hauteur de 2 500 000 francs, soit la moitié du capital de la société de la tour Eiffel, chacune des trois banques se répartissant le tiers des investissements. Si Eiffel assume seul le risque de la construction, le financement est très innovant dans la mesure où le montage en prévoit le remboursement par la vente des tickets. Le succès de l'opération est total. Durant l'Exposition universelle, la Tour, haute de 324 mètres, accueille deux millions de visiteurs et assure déjà sa rentabilité !

Société Générale peut se féliciter d'un tel partenariat. Et pas seulement parce qu'elle réalise un bénéfice d'environ le tiers de son investissement, les actions achetées 500 francs étant revendues 770 francs dès l'inauguration de l'Exposition. En associant son nom à la réalisation d'un projet aussi ambitieux, elle est restée fidèle à ses principes fondateurs et a noué une relation privilégiée avec son client. Au cours des années suivantes, sa collaboration avec Gustave Eiffel se poursuit à travers de fructueuses prises de participation au capital de la Compagnie des Établissements Eiffel. Lors de l'Exposition universelle de Paris en 1900, Société Générale a même droit à un pavillon au pied de l'édifice. Pour la postérité, elle peut se targuer d'avoir contribué à l'érection d'un monument hors norme et à la charge symbolique unanimement reconnue à travers le monde.