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L’inexorable baisse des taux d’intérêt nominaux

Publié le 04/05/2016
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L’inexorable baisse des taux d’intérêt nominaux

Depuis le début des années 1980, les taux d’intérêt nominaux dans le monde développé se sont inscrits en baisse continue pour atteindre des points bas inédits. Et aujourd’hui, bon nombre d’entre eux évoluent en territoire négatif.

Marie-Hélène Duprat, Conseiller auprès du Chef économiste

Marie-Hélène Duprat, Conseiller auprès du Chef économiste

Pourquoi les taux d’intérêt sont-ils aussi bas ?

Cela s’explique par trois raisons principales. Tout d’abord, la chute de l’inflation, tombée aujourd’hui à presque zéro. Ensuite, la baisse des anticipations de rendements réels, qui peut avoir plusieurs explications possibles, allant de la surabondance de l’épargne au niveau mondial  (relativement à l’investissement) à la dégradation des perspectives de croissance à plus long terme, causée, par exemple, par le tassement de la croissance de la productivité ou le vieillissement de la population. Enfin, depuis la crise de 2008, il faut ajouter la forte hausse de la demande nette pour les obligations « sans risque »,  qui a été exacerbée par le durcissement des contraintes prudentielles pesant sur les institutions financières et les achats massifs de dettes publiques par les banques centrales.

Quels sont les effets des taux bas, voire négatifs ?

D’un côté ils allègent le coût de la dette et encouragent les ménages et les entreprises à dépenser plus, afin de relancer la croissance et induire une inflation positive. D’un autre côté, ils entraînent la perte d’un instrument clé de politique monétaire lorsque les taux directeurs touchent la borne inférieure (à savoir, zéro ou légèrement en dessous de zéro). Ensuite, des taux d’intérêt négatifs sont susceptibles de rogner les marges bancaires. Cet effet dépend toutefois de la structure bilancielle et de la composition du portefeuille d’activités de chaque établissement financier. Des taux d’intérêt durablement très bas peuvent également avoir des retombées néfastes pour les épargnants et en particulier pour les compagnies d’assurance-vie et les fonds de pension. Enfin, cela peut encourager une prise de risque excessive (afin d’obtenir davantage de rendement).