SG SFH RAPPORT FINANCIER
ANNUEL 2024
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Parallèlement, les mesures protectionnistes
et les politiques industrielles gagnent
du terrain. La réélection de
D. Trump à la présidence des États-Unis
laisse présager un retour d’une
politique protectionniste pouvant
impacter
de manière significative la compétitivité
des entreprises françaises et européennes.
Dans ce cadre, l’UE a poursuivi
sa politique de sanctions financières
vis-à-vis de la Russie, tout en prenant
des
mesures pour assurer la résilience des
économies de la zone et
de leur système financier. Enfin,
les problèmes
environnementaux, tant physiques que
de transition, pourraient accroître
la volatilité des perspectives
d’inflation
et de croissance, et peser sur des
finances publiques déjà tendues.
L’environnement économique mondial
est caractérisé par une amorce
de ralentissement
aux États-Unis, un régime
durable de croissance plus lente en
Europe, en Chine et dans le reste du
monde. Cela s’explique par le resserrement
des politiques budgétaires et la fin
de l’éclaircie temporaire liée à
la désinflation dans les pays développés
et par la
faible capacité de rebond des économies
des pays émergents. Le
rythme de la désinflation et les signes
d’une
moindre tension sur les marchés
du travail ont ouvert la voie
à de premières baisses de taux au
second semestre
2024 aux États-Unis et à de nouvelles
baisses des taux en zone euro. Toutefois,
le niveau des taux d’intérêt restera
supérieur à ce que l’on pourrait considérer
comme expansionniste. Sur le
plan budgétaire, un resserrement
se
profile en zone euro avec la réactivation
des règles budgétaires, même
si le rythme reste incertain,
notamment en
France. Enfin, l’Union européenne
a formellement lancé le vendredi
26 juillet 2024 des procédures pour
déficit
public excessif ciblant sept États membres,
dont la France.
Les spreads des entreprises et des
marchés émergents se sont dans l’ensemble
resserrés et sont redevenus proches
des niveaux observés avant le début
du cycle de resserrement monétaire.
Dans la zone euro, le spread souverain
de
la France s’est élargi après les élections
législatives. Les défauts d’entreprises
ont commencé à augmenter aux
États-Unis et en Europe, tandis que
les problèmes de solvabilité
des pays émergents les plus fragiles demeurent.
Les spreads obligataires pourraient
donc être testés tant pour le crédit
que pour les obligations souveraines
de la
zone euro. Les spreads de crédit subiront
des pressions du fait
des faillites d’entreprises, tandis que
les spreads de
la zone euro pourraient pâtir du ralentissement
et des incertitudes politiques,
en particulier en France concernant
la politique budgétaire après l’entrée
en procédure de déficit excessif.
Les élections législatives en France
provoquées par la dissolution de l’Assemblée
nationale ont vu une
fragmentation du pouvoir, ce qui
ouvrira la voie à de possibles blocages
politiques. Les grandes banques françaises
sont ainsi touchées par le budget
du nouveau gouvernement,
avec notamment la surtaxe d’impôt
sur les sociétés et
la taxe sur les rachats d’actions.
L’ensemble de ces risques et incertitudes
pourrait générer une plus forte
volatilité sur les marchés financiers,
avec
notamment des pressions sur le marché
obligataire, et causer une baisse du
cours de divers actifs entraînant
potentiellement des défauts de
paiement. Les conséquences en sont
difficiles à anticiper pour l’émetteur.
Cet environnement difficile
pourrait encore affecter négativement
la production de prêts immobiliers
éligibles à la
SG SFH, ce qui constitue un risque pour
Société Générale SFH qui
doit répondre à ses exigences réglementaires
notamment à travers des ratios trimestriels
exigés par l’ACPR montrant entre
autres, qu’il n’existe pas d’impasse
de
couverture entre les actifs remis à
titre de garantie et son passif.
Ce risque reste toutefois très limité dans
la mesure où la Société par l’émission
de souche dite « retained »,
autrement dit souches détenues par
sa maison-mère, peut à
tout moment rembourser par anticipation
ces
obligations et ainsi éviter une insuffisance
de couverture. A noter également
que la gestion prudente de la
couverture avec entre autres la mise
en place d’une réserve et
un taux de surdimensionnement à
120% atténuent
également ce risque.